PIE IX (1846-1878)

Pie IX, un des plus longs règnes de l'histoire du pontificat, est représenté ici de profil droit, revêtu de tous ses ornements pontificaux : chasuble et tiare à trois étages. Il semble assez jeune et a un sourire bon. Autour du profil on peut lire "PIUS IX PONT. MAX." : Pie IX, souverain pontife.
Au verso on peut lire en majuscules et en français : "O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous". La représentation de la Vierge est antiquisante, selon le style de la Rome impériale, les cheveux sans voile. Autour de sa tête on dénombre 12 points en cercle, représentant la couronne aux 12 étoiles de la Vierge de l'Apocalypse. La date de 1854 fait mention de la proclamation du dogme de l'Immaculée conception (à laquelle la prière sus-dite est attachée), que le pape Pe IX lui-même a proclamée.

Cette médaille semble dater du début du pontificat, mais d'après la proclamation du dogme de l'Immaculée conception : vers 1855-60.




De profil gauche, le pape Pe IX est ici plus vieux : il a grossi.... Représenté encore avec sa tiare pontificale, on a ici un souverain qui se veut maître des états pontificaux, même si les nationalistes italiens les lui disputent. Moderne, il porte des lunettes, ou plutôt des binocles. L'insciption "PIVS IX? PONT. MAX. " (souverain Pontife) rappelle son titre.
Au verso : "BASILICA VENERATUS PETRUS APOST. IN VATIC." est une inscription signifiant : "Basilique de St Pierre Apôtre au Vatican". Figure au centre la statue célèbre de St Pierre bénissant, et tenant dans sa main gauche les clés que le Christ lui a remis pour diriger l'Eglise (Matthieu 16) : il peut "lier et délier" et le Ciel fera de même. Cette médaille fait certainement allusion à la proclamation du dogme de l'Infaillibilité pontificale en 1871 lors du Concile du Vatican. Elle rappelle que c'est le pape qui dirige spirituellement (mais aussi temporellement à l'époque pour Rome et les états pontificaux, ou du moins ce qu'il en reste). Face à l'adversité, cette médaille entend mobiliser les opinions publiques catholiques ; la France du 3e empire a d'ailleurs envoyé dans les années 1860 un contingent militaire pour protéger le Pape des nationalistes italiens.